Le fils du diable - Tome II by Paul Féval

Le fils du diable - Tome II by Paul Féval

Auteur:Paul Féval [Féval, Paul]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


XV. – Paris. Londres. Amsterdam.

Madame de Laurens prit le fauteuil que Reinhold lui offrait.

– Je viens ici, dit-elle en s’asseyant et comme si elle eût senti le besoin d’expliquer sa présence, pour remplacer mon mari dont les intérêts sont indignement lésés par la conduite de ces messieurs… j’ai d’ailleurs le droit de m’asseoir à cette place, ajouta-t-elle en s’adressant au madgyar qui gardait son air rébarbatif, en ma qualité de fille et d’héritière de Mosès Geld.

Yanos s’inclina, roide comme un élève de l’école polytechnique.

– Eh ! chère enfant ! s’écria Van-Praët, permettez-moi de vous appeler ainsi, à moi qui vous ai tenue si souvent sur mes genoux… Bon Dieu ! qui donc aurait l’idée de se plaindre de votre aimable présence !… Bonjour, savant docteur… je ne puis dire toute la joie que j’éprouve à vous revoir !… Allons ! à part Mosès Geld, notre respectable doyen, qui, je l’espère, jouit d’une heureuse vieillesse, et le pauvre Zachœus Nesmer, il essuya une larme réelle ou fantastique, nous voilà tous réunis encore une fois !… Je puis vous affirmer, mes pauvres bons amis, que nous ne venons point ici avec des pensées hostiles… – Parlez pour vous ! interrompit sèchement le madgyar. – Fi ! seigneur Yanos ! répliqua l’excellent Hollandais, dont la parole se faisait à chaque instant plus onctueuse, gardez-vous d’enlever à cette heureuse entrevue son caractère tout amical… Je crois comprendre que notre chère Sara est dans le même cas que nous… Hélas ! l’intérêt divise comme cela les familles !… mais si son affaire est aussi simple que la nôtre, je veux que nous soyons tous d’accord avant dix minutes.

Il adressa un doux sourire à madame de Laurens.

– Procédons méthodiquement, reprit-il, et puisque nous avons une dame parmi nous, cédons-lui la parole, comme l’exige la galanterie. – La coutume de la maison, répondit Petite d’un accent libre et ferme qui eût fait honneur à un avocat, était, à ce qu’il paraît, de déléguer un de ses membres, qui avait charge de s’occuper d’un ou plusieurs comptes particuliers… – C’est parfaitement exact, interrompit Van Praët ; car, depuis la retraite du vénérable Mosès, je n’ai eu de rapports qu’avec mon jeune ami Abel. – Moi, j’ai eu le malheur de traiter avec cet homme ! ajouta Yanos, en montrant du doigt sans façon M. le chevalier de Reinhold.

Le chevalier eut la force de sourire.

– Moi, poursuivit madame de Laurens, j’étais en relations directes avec le docteur José Mira, et je dois dire que j’avais en lui une confiance aveugle… Voici ce qui s’est passé… le docteur a feint une absence ; il m’a dépêché un agent qu’il avait préalablement mis au fait de certains mystères, intéressant M. de Laurens…

Petite ne se troubla point, en prononçant ces paroles.

– M. de Laurens ! continua-t-elle en s’échauffant à froid, un mourant couché sur son lit d’agonie et dont le docteur Mira, en sa qualité de médecin, connaît mieux que personne la position désespérée !… Ah ! Monsieur, s’écria-t-elle en s’adressant tout



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.